SHRAPNELS, EN MARGE DE BAGDAD/ Elisabeth HOREM- Editions Bernard Campiche
Drôle de vie quotidienne à Bagdad
Ce samedi 17 mars, nous avons accueilli à la bibliothèque l’auteure de Shrapnels : en marge de Bagdad, elle était invitée au Printemps du Livre dont le thème, cette année, était "Passer les frontières". Le public venu pour cette occasion, a porté un intérêt particulier pour le livre singulier d’Elisabeth Horem.
Après une brève présentation, Elisabeth Horem nous a proposé des moments de lecture de son livre, elle a balayé cette année de vie quotidienne en marge de Bagdad, comme elle tient à le signaler. D’abord, et c’est une question de caractère , elle n’a pas la fibre mondaine et, étant femme de diplomate, elle sait apprécier à sa juste valeur la vie retirée et " paisible " à sa manière, qu’elle peut mener à Bagdad.
Cloîtrée dans ce pays en guerre, en proie à des moments de grandes violences mais sous très haute protection, agents de sécurité et voiture blindée sont omniprésents, elle écrit dans cette retraite mais elle tient à souligner que " Le genre de vie que je mène est volontaire, rien ne m’oblige à rester ici". Si j’y reste c’est que j’ai de bonnes raisons pour cela dont la première, suffisante à elle seule, est de ne pas être séparée de mon mari. Le jour où ce mode de vie ne me conviendra plus, je pourrai toujours prendre l’avion et changer d’air."
L’auteure ne parle pas d’une vie difficile, ni même de courage "on s’adapte à tout, même les bruits d’obus et les tirs d’artillerie deviennent familiers et nous avons autour de nous des employés, des gardes, des " CPO " avec lesquels il s’est établi très vite une relation de confiance mutuelle et aussi quelque chose qui ressemble fort à de l’amitié."
"Ceux qui ont du courage, ce sont les Irakiens qui eux ne bénéficient pas comme nous d’une protection particulière et qui tous les jours accompagnent leurs enfants à l’école, font leurs courses, se rendent à leur travail sans savoir si la voiture qui passe n’est pas bourrée d’explosifs, ce sont tous ceux qui, sous les pressions et les menaces, continuent à œuvrer envers et contre tout pour ce qu’ils jugent être de l’intérêt général, quel que soit leur champ d’activité. Ceux-là ont vraiment du courage. Dans mon cas, je dirais plutôt qu’il faut, pour tenir le coup, un solide équilibre. "
Au fil des pages, on sent que les échanges sont de plus en plus rares, aussi bien culturels que personnels, mais Elizabeth Horem signaler "nous avons été invités chez des familles irakiennes à plusieurs reprises, bien plus souvent que nous n’avons été invités par des Parisiens en trois ans de séjour à Paris ou par des Tchèques en quatre années de séjour à Prague ! Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, c’est peut-être ici à Bagdad que nous nous sentons le moins dans cette " bulle " qu’on peut connaître ailleurs : nous n’habitons ni dans la " zone verte " ni dans un quartier diplomatique mais dans un quartier tout à fait irakien où nous entretenons d’excellentes relations avec nos voisins.
Pour conclure cette rencontre, L’auteur a souhaité nous lire la dernière nouvelle de son livre récemment publié :" Les Mauvaises Rencontres" édité chez Bernard Campiche. "Le chasseur d’Impalas", nouvelle autobiographique, où il est question de raconter l’histoire d’une vie d’agent de protection, personnage rencontré à Bagdad. Mais histoire sera impossible à écrire, un rendez-vous manqué, "maillon pour toujours manquant dans la chaîne de ses livres"
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