LES BIENVEILLANTES / Jonathan Littell - Galllimard
Ce roman historique et psychologique a pour cadre la période la plus intense de la 2ème guerre mondiale, de l’invasion de l’URSS (22 juin 1941) à la chute du 3ème REICH (mai 1945).
Il conte les pérégrinations d’un juriste de formation docteur en droit successivement officier de sécurité, officier SS, assimilé du grade de lieutenant à celui de lieutenant colonel pour finir en France, directeur d’une usine de dentelles.
En fait, pas vraiment soldat mais rouage important d’abord dans la solution finale puis médiateur malchanceux dans la tentative faite d’une meilleur utilisation de la main d’œuvre juive lorsque la machine se grippe et que pour certains chefs nazis, la Shoah n’est plus prioritaire.
Cette thèse exposée par Jonathan Littell tendrait à faire croire qu’une dose d’humanité a pu habiter l’esprit d’Albert SPEER, responsable de l’armement allemand alors que la défaite allemande programmée de longue date était le fruit de la supériorité industrielle des USA et de l’URSS engagées.
Notre héros parcourt l’Europe et même au-delà - UKRAINE - LA CRIMEE - ZONE PRECAUCASIENNE. Il vit les dernières semaines de STALINGRAD. Une balle lui traverse la tête mais il survit à sa blessure. - POLOGNE - HONGRIE - FRANCE
L’auteur en profite pour décrire le royaume de Heinrich HIMMLER devenu derrière HITLER le plus puissant personnage du 3ème REICH.
Mais le fond ne serait rien sans la forme.
Les rêveries cauchemardesques du personnage sont d’une telle ampleur, leur durée tellement interminable qu’on en arrive à se demander à quel moment elles s’arrêtent et où commence la réalité.
La libido du Docteur AUE (c’est son nom) n’est jamais absente : amour incestueux et délirant pour sa sœur, homosexuel passif et partant de ces deux éléments, désir quelque peu freiné à l’égard du sexe féminin ce qui ne l’empêchera pas en fin de parcours de faire sienne une morale plus traditionnelle, de se marier et d’avoir des enfants.
Le texte est sublime même si certains passages atteignent un tel degré de dureté qu’on en vient à partager le dégoût du personnage.
Il reste une très grande recherche géographique, historique en particulier sur l’origines des peuplades caucasiennes ou la marche des forces allemandes et des alliées à l’Allemagne durant l’invasion de l’URSS en attendant leur reflux.
Personnellement, c’est une plongée dans l’adolescence avec la recherche de l’information via la BBC ou SOTTENS suisse Romande, les causeries de René PAYOT et les communiqués spéciaux annonçant la prise de TAGANROG (Crimée) ou de ROSTOV SUR LE DON (Russie). Bref, un retour à un passé lointain mais ineffaçable.
Malgré toutes les critiques que l’on peut porter sur ce livre, il apporte ce plus indispensable à la connaissance et tout esprit cultivé se devrait de faire l’effort de le lire.
Jack GAUTHIER
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